~ La continuité du fil de la vie mène à une rencontre inattendue !~

Date d'inscription : 27/07/2019

~La continuité du fil de la vie mène à une rencontre inattendue !~

Quand le futur chef de la famille Sôma vient à rencontrer une maudite, et inversion ! ¤

On était en 1980, cela faisait désormais seize années que la jeune fille se battait au sein de la famille Sôma avec ses parents, ce qui avait toujours été un conflit interne entre eux. Les autres membres de cette famille particulière n'étaient pas spécifiquement au courant des complots qui se tramaient dans les coins les plus sinistres de la maison... Heureusement pour elle, Ryūko avait surpris une conversation entre ses parents quand elle était un peu plus jeune et sans ça, elle serait encore en train de faire l'impossible pour qu'ils finissent par l'accepter ! Tss. Cette situation devenait de plus en plus insoutenable pour l'adolescente, et elle avait sincèrement envie de fuir le plus loin possible d'ici. Les fugues devenaient répétitives, mais elles commençaient à manquer d'ingéniosité, ce qui fait que la lycéenne se faisait attraper bien plus souvent qu'auparavant. De plus, le contrat entre elle et ses parents n'ayant pas été respecté, cela la mettait dans un état second, se sentant trahie et humiliée par ses propres géniteurs. Le contrat avait été fait l'année dernière, au mois de novembre, et elle n'avait eu qu'une stricte liberté durant quelques mois : celle de pouvoir aller au lycée, d'enfin pouvoir se sentir normale, comme les autres ! Malgré le fait qu'elle ait rencontré quelques individus néfastes, la jeune fille en garde un plutôt bon souvenir et elle aimerait sincèrement y retourner, mais ses parents sont catégoriques : c'est un grand NON. Pour payer sa désobéissance des années passées, ces derniers se sont amusés à lui concocter toute une bibliothèque de cours à lire, à apprendre et à connaître sur le bout des doigts, car ils voulaient lui faire payer d'être née maudite, alors que eux avaient été humiliés durant toute leur vie pour n'être que des gens normaux.

Sa vie n'était qu'une partie d'échecs, elle devait aligner les pions pour pouvoir s'en sortir, pouvoir s'échapper d'ici, il fallait un minimum de stratégie pour la grande évasion. Enfin, ce n'était pas encore prêt d'arriver puisqu'elle commençait à manquer d'idées, et ses parents connaissaient pratiquement toutes les failles de ses tentatives. Être dans un même endroit toute la journée ne lui plaisait pas, ça la rendait molle du cerveau et son énergie s'envolait loin, très loin, ce qui la rendait comme une morte-vivante. N'aimant guère les personnes ramollies du cerveau, en faire parti n'était pas une source de plaisir pour la demoiselle. Bien évidemment, celle-ci n'aimait absolument pas se faire marcher dessus et depuis quelques semaines, la jeune fille mène une guerre infâme avec ses parents, espérant qu'ils finiraient par céder tôt ou tard. Le conflit interne n'était plus aussi intime que ça, puisque le boucan que produisait leurs disputes n'était que plus grand à chaque fois, mêlant petit à petit les autres membres de la famille Sôma. Aujourd'hui encore, l'adolescente sentait qu'il allait se passer quelque chose qui ne lui ferait absolument pas plaisir, elle avait ce pressentiment depuis quelques heures que ça allait tourner au vinaigre, même si c'était devenu une habitude depuis des années. Traînant dans sa chambre, la lycéenne n'avait aucunement envie d'aller travailler, sachant que ses parents voulaient qu'elle devienne quelqu'un de respectable et d'honorable pour la famille, qu'elle puisse leur donner de l'argent une fois qu'elle aurait un bon métier qui lui rapporterait plein d'argent, et d'autres choses dans ce genre. Elle, ce n'était pas de devenir riche qui l'intéressait, c'était l'athlétisme qui occupait toutes ses pensées. S'entraînant à la course tous les jours dans la résidence, cette dernière rêvait sincèrement et de tout coeur, pour devenir une athlète de haut niveau, même avec la restriction imposée par ses parents. Ce n'était pas ça qui allait l'arrêter et tant qu'elle avait de l'énergie, elle continuerait dans cette voie !

Tiens donc ? Son pressentiment était donc juste ? Voilà que sa mère venait d'entrer comme une furie dans sa chambre, lui criant qu'elle ne devrait pas être en train de paresser mais plutôt en train d'étudier pour devenir la fierté de cette famille. Argh, qu'est-ce que c'était pénible que de devoir entendre ça à longueur de journée ! Agacée, la jeune fille décida de tracer, ignorant sa mère au passage, et se dirigeant vers l'extérieur de sa maison, même si cela restait à l'intérieur de la résidence des Sôma. Après tout, cette résidence était énorme, elle comprenait même de gigantesques jardins ! Donc autant aller prendre l'air tant qu'elle le pouvait. Cependant, sa mère n'était pas du même avis et alors qu'elle sortait de la maison, cette dernière l'attrapa par le poignet en l'obligeant à lui faire face. Clac. Une bonne claque pour prouver à Ryūko qu'elle n'était pas maîtresse de sa vie avec eux.

"Tu te prends pour qui à la fin ?! Dois-je te rappeler que j'ai tout fait pour toi ? Je t'ai donné un toit, une éducation, une vie, et c'est comme ça que tu me remercies !" criait sa mère, devenue hystérique et faisant de grands gestes, comme si elle était un Dieu tout puissant qui avait fait de Ryūko une personne redevable.

La jeune fille n'était pas du même avis. Une vie ? Est-ce que c'était une vie que de vivre enfermé dans une résidence, avec l'obligation de devoir apprendre des cours qui n'ont aucun rapport avec son rêve ? Est-ce qu'elle devait faire passer ses parents avant elle, devoir vivre avec des restrictions toute sa vie ? Hors de question. Dans un geste de rejet, cette dernière repoussa la main de sa mère quand cette dernière essaya de la ramener à l'intérieur de la maison.

"Plutôt crever que de vous faire plaisir. N'oublie pas ta position, vieille femme" cracha la lycéenne en continuant son chemin, n'écoutant désormais plus les brimades de sa génitrice.

Celle-ci s'éloigna un peu de sa maison, n'aimant pas trop rester aux alentours. Voilà un arbre qui offrait un confort grâce à l'ombre que les feuilles faisaient, elle décida de s'asseoir en-dessous, reprenant petit à petit ses esprits. Une dispute de ce genre arrivait toujours, et elle entendait encore sa mère lui gueuler dessus. La voilà qui revenait à la charge, super !

✩ ft. Atsuki Sôma

the unborn book

Date d'inscription : 12/06/2019

Atsuki se promenait justement en dehors de sa résidence. Tout compte fait, il se trouvait souvent en dehors en ce moment à rêvasser, lire, parler avec ses maudits qui se trouvaient si et là sur son chemin. Il avait fait un rêve, un soir : celui où plus aucun d'entre eux ne pouvaient le supporter et où leur lien, pourtant si fort, s'effritait comme une pierre trop malléable. Atsuki avait donc entrepris la vaste entreprise de séduction qui consistait à les convaincre de reste ici et de ne plus se laisser séduire par le monde extérieur, si vaste et si cruel. Des moyens de pression, il en avait pas mal, à commencer par les menaces, par le rôle du Chat, mais il préférait commencer par des choses plus douces : après tout, ils se connaissaient si mal !

Un petit vent lui effleura la tête, il semblait que ses pieds l'emmènent vers un lieu où il n'avait pas l'habitude d'aller et où il surprit une conversation plutôt déroutante. Qu'était-ce donc ? Le jeune homme resta dans l'ombre pour espionner un peu, curieux, et fut témoin de ce curieux échange. Il reconnut sans la moindre difficulté son dragon, malgré le fait qu'il lui ait si peu parlé – pourquoi d'ailleurs ? Ils étaient tous si différents, malgré ce lien qui les unissaient, c'en était sans doute la raison.

Atsuki Sôma entendit avec nervosité les cris de la mère, les réponses de la fille et les battements de son cœur s'accélèrent en pensant au genre de relation toxique que cette maudite devait subir. Il s'agissait de ses parents, en soit, on ne pouvait rien y changer et ils le resteraient, mais il était dans son rôle de chef de famille que d'intervenir afin de mettre au point certaines choses. Voyez-vous, Atsuki Sôma avait étudié les livres, lu des essais et s'il était certain d'une chose, c'était que les situations comme celles-ci pouvaient être améliorées. Déjà, Ryûko s'éloignait de sa mère et il la suivit discrètement. Celle-ci les suivait déjà, décidément, elle ne paraissait pas abandonner. Dès qu'elle fut à distance raisonnable, il se montra et ouvrit la bouche, un petit livre toujours à la main.

« Il y a tellement de bruit dans ce domaine que j'ai peine à lire. Madame, n'oubliez pas à qui vous parlez, lorsque vous vous exprimez sur un tel ton. Quand à toi, Ryûko, il s'agit de ta mère. L'appeler « vieille femme » n'arrangera en rien la situation, loin de là. Excusez-vous l'une envers l'autre et repartez sur des bases saines. J'attends. »

Il était sûrement le seul être des environs à pouvoir dire des choses pareilles sans se faire rembarrer : du moins, il en était persuadé. Ses yeux, étonnamment bleus fixaient le Dragon avec une intensité que lui-seul arrivait à mettre dans son regard.

Dans le cas où les choses tournaient vraiment pas, il aurait toujours des alliés qui pourraient le débarrasser de cette femme, mais ce n'était pas vraiment son désir : il était persuadé que si les choses s'arrangeraient un peu, Ryûko et elle finiraient pas s'aimer. Ne disait-on pas que la crise d'adolescence était compliquée à gérer, aussi bien par les enfants que par leurs parents ? ...élever une maudite devait être compliqué, tellement compliqué.

« Après cette petite conversation, tu viendras avec moi, Ryûko, j'ai à te parler. »

Date d'inscription : 27/07/2019

~LA CONTINUITÉ DU FIL DE LA VIEmène à une rencontre inattendue !~

Le comportement étrange de Ryûko envers son futur chef !

La demoiselle n'aimait pas particulièrement sa famille, elle savait très bien que sa mère ne pourrait jamais l'aimer car tout n'était qu'une question de jalousie, de mépris, et si jamais sa génitrice avait eu la possibilité, que ce soit à un moment ou un autre, de ne pas lui donner naissance, la jeune fille était certaine qu'elle aurait choisi cette option. Certes, élever une enfant maudite n'était pas une chose facile, mais elle n'avait jamais mérité toute cette haine qu'on lui avait jeté à la figure depuis toute petite. L'adolescent avait même tout fait pour être à la hauteur des attentes de ses parents, mais rien n'avait fonctionné, et si celle-ci aurait voulu d'une relation maternelle plus affective, ce n'était désormais plus possible. De même avec son père, c'était celui qui pouvait être le plus blessant, que ce soit par les mots ou par les poings, c'est pour cela qu'elle avait préféré s'éloigner de sa maison, afin d'éviter le plus possible la possibilité de croiser son père dans les parages. Sa vie n'était pas une partie de plaisir, et elle avait l'impression que ça se résumait à une partie de cache-cache géant, où le cas de se faire attraper risquait de lui poser de nombreux problèmes. La relation toxique entre elle et ses parents ne faisait que se dégrader, il fallait absolument trouver une solution rapidement pour ne pas tomber plus bas qu'ils n'étaient déjà tous. Mais la jeune fille n'était pas prête à tirer un trait sur le comportement de ses parents, absolument pas, elle n'éprouvait que de la rancune et de la haine pour eux, même si quelques années auparavant celle-ci continuait de faire mille et une choses pour voir ses géniteurs esquisser un sourire envers elle, mais rien n'a jamais été montré de leur côté.

Tiens donc, qui était-ce ? Un homme aux cheveux noirs venait de faire son apparition, et il tenait un bouquin dans ses mains. Ah, la petite dragonne n'était pas vraiment heureuse de cette rencontre, ce n'était surtout pas le moment pour que le futur chef de la famille Sôma vienne mettre ses pattes dans sa relation complexe avec ses parents ! Et voilà qu'il commençait les brimades, en lui disant que ce n'était pas une solution que de dire telle ou telle chose à sa mère, que cela ne faisait qu'empirer la situation, et d'autres choses de ce style encore. Elle n'avait pas envie de se soumettre à ses ordres aujourd'hui, surtout que cette dernière n'était absolument pas d'humeur ! Bon, il fallait avouer qu'elle était plutôt contente de la remarque qu'il avait balancé à sa mère, mais en ce qui la concernait, celle-ci n'allait certainement pas s'excuser envers sa génitrice. Après tout, ce n'était pas encore le chef de cette famille, et voilà qu'il venait faire le policier dans la résidence. Et puis, ce n'est pas comme si la demoiselle avait envie de rester ici, ce n'était pas pour rien qu'elle n'arrêtait pas de fuguer par-ci par-là. Tss, fallait donc qu'elle lui obéisse ? Certes, c'était son futur chef, elle s'était promis de lui devoir obéissance et de lui faire honneur mais là, ce n'était pas le moment approprié pour venir lui faire des remontrances, lui rappeler que son comportement n'est pas approprié et qu'elle devrait respecter un peu plus ses parents. Ce qui la dérangeait plus que tout, c'était le fait qu'il n'était au courant de rien, il ne savait certainement pas que ses parents voulaient se débarrasser d'elle, non. Il devait simplement penser comme quelqu'un de naïf, que sa mère faisait ça pour son bien, qu'elle lui criait dessus car elle était inquiète pour sa fille, la bonne blague !

"Oh, bonjour, Monsieur Sôma. C'est un honneur de vous rencontrer par ici ! Je suis désolée pour le bruit que nous venons de faire, mais voyez-vous, j'essaye tant bien que mal d'enseigner à ma fille qu'il faudrait qu'elle se bouge pour son avenir, mais elle n'écoute absolument rien ! Vous savez, les jeunes aujourd'hui, ça rêvasse et ça oublie d'étudier" expliqua cette dernière en lançant un regard noir à sa fille.

Oh ? Elle essayait de lui lancer une pique devant le chef de famille ? Si c'était comme ça, alors pas de merci pour la prochaine fois. La pitié, on oubliait tout de suite. N'osant pas formuler une réponse concrète, surtout qu'elle serait bien trop violente à entendre et que le futur chef de famille l'emmènerait surement avec lui pour son comportement déplacé, elle décida de canaliser son énergie. Après tout, s'énerver et se mettre à nu devant cet homme n'était pas une excellente idée. La jeune fille avait déjà un rêve en tête, et elle ne voulait certainement pas celui que sa mère lui réservait. Le sport, c'était sa passion ! Hors de question d'abandonner son objectif. En ce qui concernait le pardon mutuel, l'adolescente ne disait pas un seul mot, ne désirant pas lui pardonner, et ne désirant certainement pas faire l'hypocrite. S'excuser sans le penser était encore pire que de ne rien dire. Alors, elle décida de choisir la seconde option. Sa mère, cependant, avait choisi la première, faisant tout pour s'attirer les faveurs du futur chef de famille, lui expliquant qu'elle était désolée et que cela ne se reproduirait plus. Aussi, celle-ci fit de fausses excuses à sa fille. Ryûko savait bien que ce n'était pas sincère, la lueur dans les yeux de sa génitrice le lui prouvait.

Ne faisant pas plus que ça attention au comportement hypocrite et enfantin de sa mère, celle-ci leva les yeux vers son chef quand il lui expliqua qu'il faudrait que les deux aient une conversation probablement en privé. Oh non, est-ce que c'était encore pour lui enseigner les bases de l'éducation, ou bien pour la gronder ? Elle n'avait pas que ça à faire ! Bon...

"D'accord, mais je préfère prévenir : peu importe les ordres, celui que vous venez de donner est le seul que je ne peux accomplir" expliqua la jeune demoiselle en se levant péniblement, regardant son futur chef dans les yeux. "Si nous, maudits, devons respecter la personne que vous êtes alors votre rôle est aussi de respecter ce que nous ne pouvons faire" fit cette dernière en poussant un vague soupir, ayant assez peur de se faire remonter les bretelles, mais n'étant pas assez peureuse pour s'arrêter en mi-chemin.

Voilà que Ryûko venait de tourner le dos à sa mère, partant dans une direction quelconque, mais s'arrêtant quelques mètres plus loin. Après tout, le futur chef de famille désirait lui parler, non ? Elle décida de l'attendre un peu plus loin, ne voulant pas rester plus longtemps avec sa mère.

✩ ft. Atsuki Sôma

the unborn book

Date d'inscription : 12/06/2019

La femme l'avait salué poliment et il avait accompagné cette salutation d'un mouvement de la tête respectueux. Il était tout à fait conscient qu'ils ne le considéraient pas encore comme le chef de famille, mais au moins faisaient-ils l'effort de l'appeler « Monsieur » : c'était mieux que rien.

Mais Ryûko s'était déjà éloignée en ne manquant pas de ne pas s'excuser. Atsuki soupira, comprenant que cette situation était plus délicate que prévu, que dans l'avenir, il allait devoir intégrer cela à ses plans. Il n'était pas psychologue, encore moins assistant social, si les familles des maudits n'y mettaient pas du sien, ils n'allaient rien pouvoir y faire.

« Je vais parler à votre fille. Sa condition est un peu spéciale, vous vous en doutez...par conséquent, ses choix pour son avenir sont limités. Au revoir Madame. »

Il s'inclina comme le voulait la tradition, toujours aussi poliment qu'il l'avait fait lorsqu'il l'avait salué. En le faisant, il se souvenait des heures de pratique où chaque mouvement pouvait signifier quelque chose de différent. Les bras collés à son corps, il se releva et s'éloigna doucement de la femme. Même si elle et sa fille se disputa, il ne pouvait lui en vouloir, la situation était tellement compliquée que personne ici ne le ferait.

Et encore, elle n'était pas le Chat, condamné à sa majorité à une vie d'enfermement pour le bien-être de ses pairs. Un monstre parmi les maudits...Il rattrapa Ryûko, visiblement bien pressée de s'éloigner de sa génitrice, un brin de réprobation dans les yeux. Lui attrapa le bras.

C'était ses maudits, il pouvait les toucher sans qu'ils ne se transforment. Il avait un droit de propriété sur eux et il en avait toujours été ainsi. Il ne supportait pas quand ils partaient sans qu'il ne l'ait décidé ou qu'ils lui désobéissaient. C'était comme ça.

« Tu peux très bien le faire, arrête de la provoquer. Tout cela pour une histoire d'orientation, si je me trompe ? Et as-tu déjà pensé faire deux cursus en même temps ? Ils sont inquiets, c'est normal, ce sont des parents...et en plus, tu es le Dragon, as-tu pensé à ce qu'ils pouvaient ressentir ? »

Il accentua la pression sur son bras. Il était le mieux loti, en quelque sorte, le mieux loti et celui qui ressentait le plus le fardeau de la malédiction sur ses épaules.

« Je n'en pense pas moins, mais je ne suis pas là pour régler tes petites querelles de famille. Je me devais de t'avertir : il se trouve que j'ai lu qu'un homme aurait été témoin de l'apparition d'un dragon. La question est : était-il sous drogue ou cesses-tu d'être prudente ? Je te rappelle que dans le contexte actuel, nous devons faire attention ! Il y a de dangereux individus à l'extérieur ! »

Ses paroles pouvaient le faire passer pour un grand paranoïaque pour tous ceux qui ignoraient l'intrusion des Witchfinders dans la demeure des Sôma cette fameuse nuit. Ses yeux brillaient d'une lueur malsaine, effrayés.

Date d'inscription : 27/07/2019

~La continuité du fil de la vie mène à une rencontre inattendue !~

Ryûko semble cacher la nature profonde de sa relation avec ses parents, alors que le futur chef révèle une partie plus obscure de lui ! Va-t-il se douter que son Dragon n'y ait pas pour rien dans cette affaire qui a eu lieu en ville ? À suivre...

Une situation bien ennuyante pour la demoiselle, elle n'aimait pas cette atmosphère, et encore moins ce qu'il venait de se passer. Sa mère venait de jouer la bonne sainte qui respecte son chef, et ce dernier avait l'air d'avoir mordu à l'hameçon. Quelle genre de blague était-ce ? Elle n'aimait pas les êtres prétentieux comme lui qui se permettaient de lui dire comment se comporter, ce qu'elle devait faire, et d'autres choses dans ce style, ça ne faisait qu'accroître son dégoût du monde. Peut-être que le futur chef de famille ne se sentait déjà plus car sa mère l'avait appelé "Monsieur" ? Tss, ça lui déplaisait grandement que ce dernier ait tenté de la contrôler, en lui disant de s'excuser. Certes, elle s'est promis de devoir obéissance à son chef, mais il ne l'était pas encore et la jeune fille n'aurait jamais pensé qu'il serait si froid et imbu de lui-même. Quand elle observa la situation qui se déroulait à quelques pas d'elle, remarquant que le futur chef de famille s'inclinait devant sa mère et semblait vouloir la rattraper au plus vite, cette dernière poussa un long soupir. Le début des problèmes, il faut dire qu'elle avait toujours un pressentiment quand ça allait tourner au vinaigre, et c'était le cas actuellement.

Cet homme venait de l'attraper par le bras, et les paroles qui suivirent ne firent que provoquer la colère chez la demoiselle. Déjà qu'elle n'était pas d'humeur, si le jeune homme la provoquait sur des sujets sensibles, ça allait être compliqué. Il fallait qu'elle reprenne son calme, et qu'elle sache où sont les limites avec lui, car il restait quand même son futur chef, c'était un membre important de la famille Sôma. Tout n'était pas une question d'orientation, il se trompait totalement. C'était bien beau de ramener ses fesses au plein milieu d'un conflit entre ses parents et elle, mais si c'était pour juger sur un simple échange de la routine, ça ne servait strictement à rien ! Cet homme était comme tous les autres : juger par l'extérieur. Deux cursus en même temps ? Jamais de la vie ! Son rêve était de devenir athlète de haut niveau, point final. Deux cursus prendraient bien trop de temps, et il y en a un dont elle ne voudrait guère, ce qui amènerait forcément à de mauvais résultats de sa part, tout cela concluant sur ses parents mécontents. Ce n'était qu'un cercle vicieux, mais l'homme qui lui faisait désormais face ne semblait pas tout comprendre à cette situation. Se sentait-il obligé d'intervenir par rapport à son futur rôle au sein de la famille ? Elle ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, son tempérament de feu ne lui servait pas qu'à l'extérieur, car se protéger ici était tout autant bénéfique. Inquiets ? Eux ? Une lueur d'amusement se refléta dans ses yeux durant quelques secondes, ça l'amusait de voir à quel point cet homme était naïf, qu'il ne savait rien, et qu'il était loin de la vérité mais cela avait aussi un contre-sens, puisque sa colère n'était que décuplée.

"Qu'est-ce que vous en savez ? Vous débarquez en plein milieu d'un conflit en pensant tout savoir, comme c'est mignon" fit celle-ci en abordant un air narquois, ce qui ne lui arrivait pas souvent. "Désolée de vous décevoir, mais tout n'est pas une question d'orientation, et quand on ne sait pas ce qu'il se trame dans une famille, surtout en ayant assisté qu'une seule fois à un échange de ce genre, on évite de venir vers la personne concernée en lui faisant des brimades, merci" cracha la jeune fille en lui lançant un regard noir.

Est-ce que c'était de sa faute, toute cette histoire ? Est-ce que c'était parce qu'elle était née Dragon, qu'elle ne méritait pas de recevoir la moindre affection ou ne serait-ce qu'une once d'amour ? Ils étaient inquiets d'après cet homme, mais les conversations que ses parents échangeaient le soir lui faisait bien comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue dans leur famille. Elle pouvait comprendre qu'être un membre maudit, ce n'était pas facile à gérer ni même à élever, mais ce n'est pas comme si la demoiselle n'avait pas déjà tout tenté envers eux... À vrai dire, derrière ce masque narquois, elle n'en éprouvait qu'une grande tristesse, ayant l'impression que son futur chef lui tournait le dos, et qu'il n'essayait même pas de comprendre ses sentiments à elle. Il ne connaissait pas son histoire, mais voilà qu'il venait de lui dire des mots assez blessants à son goût, comme si tout était de sa faute à elle. Peut-être que c'était le cas, après tout ? D'ailleurs, est-ce que son futur chef était déçu d'elle ? Est-ce qu'elle aurait droit au même traitement que ses parents s'amusent à lui donner, plus tard, par lui ? Toute la colère qu'elle avait ressentie avait laisser place à une certaine tristesse, qu'elle cachait derrière un visage inexpressif. Montrer ses faiblesses devant quelqu'un comme lui, hors de question. Ouch, voilà que cet homme venait de resserrer la prise sur son poignet, mais ça n'allait pas bien dans sa tête ou quoi ?! Ce n'est pas comme si elle s'apprêtait à fuir comme un lapin, ce n'était absolument pas son genre, sinon l'adolescente ne l'aurait pas attendu pour discuter !

Mince, mince, mince, mince ! Il était au courant de cette affaire ? Est-ce qu'il savait pour elle ? Son visage était devenu blême en l'espace de quelques secondes, mais cette dernière avait réussi à reprendre une certaine constance, évitant de montrer un visage qui pourrait lui faire comprendre que celui-ci avait parfaitement raison au sujet de l'histoire du Dragon. Le mensonge n'était pas sa tasse de thé, mais elle ne pouvait certainement pas s'avouer vaincue aussi facilement, en lui disant simplement que c'était vrai, qu'elle n'avait pas fait attention et que, par grand malheur, elle avait brûlé des gens ! Non, ce n'était même pas un scénario envisageable. Les dernières phrases de l'homme ne lui firent aucun effet, ce n'est pas comme si elle avait peur des individus dangereux de l'extérieur ou quoi, c'était même le contraire. La demoiselle était une vraie boule d'énergie, ce qui fait que cette dernière aimait arpenter tous les recoins de la ville, que ce soit du plus obscur à celui qui offre le plus de luminosité ! Lui révéler ce secret aussi pourrait bien lui coûter cher. Celle-ci venait de rester silencieuse durant quelques minutes, ne désirant pas forcément parler de ça.

"Sincèrement, je ne sais pas ce que vous venez de vous imaginer, mais est-ce que vous pensez sérieusement que j'ai pu m'aventurer à l'extérieur avec des parents comme ça ? Voyons !" fit la jeune fille en haussant les épaules, dans une parfaite attitude d'innocente.

Curieusement, la lycéenne n'avait pas essayé de s'échapper de cette emprise sur son poignet, car cela l'embêtait de devoir montrer une certaine résistance à son futur chef alors que ce n'était que le début de cette relation entre maudit et chef. La lueur des yeux de son chef l'avait dissuadé, à vrai dire. C'était comme quelque chose de sombre, d'obscur, que personne ne désirerait découvrir. Donc, celle-ci décida de ne pas en rajouter une couche en lui passant ses nerfs dessus. Cependant, une question lui tourmentait l'esprit.

"Est-ce que vous êtes déçu du Dragon ?" questionna la jeune fille en vérifiant que sa mère n'était pas dans les parages, car c'était surtout devant sa famille qu'elle ne devait montrer aucun signe de faiblesse.

✩ ft. Atsuki Sôma

the unborn book

Date d'inscription : 12/06/2019

La brise était fraîche sur leurs joues et le mettait de potentiellement bonne humeur, il ne faudrait pas que cette maudite vienne tout gâcher en provoquant sa colère. Toutefois, si Atsuki avait compris quelque chose de ses maudits, c'était qu'il fallait leur laisser un illusoire sentiment de liberté : sans cela, ils prenaient la mouche et ils fuyaient. Or, Atsuki Sôma n'avait aucune envie de voir l'un des siens franchir les frontières de Kuroishi. Les voir sortir hors de la résidence était déjà bien assez difficile comme ça.

« Très bien, je me trompe, alors. »

Il n'en pensait pas moins quant à ce qu'elle lui avait dit, mais tout était une question de manipulation. Si il l'agressait, elle ne ferait que se braquer : et là, il pouvait bien la menacer de la faire loger dans le pavillon du chat ou que sais-je encore, il l'aurait perdue pour toujours. Ce n'était guère dans ses intentions, il savait à quel point il tenait au Dragon et aux autres animaux.

Atsuki fit une petite pause dans sa respiration pour se calmer. Il ne fallait surtout pas qu'il montre qu'il était agacé par la situation, pas même qu'il ne fasse un geste de la tête vers la direction de la mère de famille. Il pensait très honnêtement que le Dragon parlait exagérément d'une situation qui, de toute évidence était grave, mais pourrait s'arranger avec le temps.

« Non, Ryûko, je ne suis pas déçu du Dragon, ni de toi. Je ne serai jamais déçu par un de mes maudits. Si tu désires que le clan te paie un appartement ou une maison à l'écart, parle-moi en. Il serait peut-être raisonnable de laisser un peu de temps s'écouler entre cette discussion et tes parents. »

Il préférait vraiment avoir le contrôle sur les lieux qu'elle fréquenterait et où elle logerait. La ville, dehors, était loin d'être sûre, en témoignait l'organisation extrémiste qui chassait toute forme de fantastique, là, dehors. Elle n'en avait sûrement pas encore conscience, elle était beaucoup trop jeune, et quand elle y serait confronté, il serait trop tard. Le dragon était celui parmi eux qui avait la transformation la plus visible – meurtrière était le mot qui convenait pour la décrire – et se faire découvrir signifierait pas mal de changements pour eux.

« N'empêche, j'ai des retours comme quoi quelqu'un a vu un dragon dans un parc. Ryûko, si je suis ici, ce n'est pas pour te sermonner, loin de là. J'ai conscience que ta transformation est difficile à contrôler. Je suis ici pour t'inciter à la prudence...sais-tu ce qu'il s'est passé ici il y a quelques années ? Le nom de Witchfinders te dit-il quelque chose ? »